2-9 AOUT 2003

Jean-Noël

Vincent

Mickaël

 

 

 


Préambule

 

Début 2003, nous cherchions depuis quelques mois quel périple alpin nous pourrions bien réaliser dans l'été. La lumière vint de la lecture d'articles de Montagne Magazine sur l'ouverture récente du Tour du Cervin, cette montagne mythique.

 

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Samedi 2 août

Etape 1 : Grüben - Zinal

 

 

Départ de Chamonix à 7 heures 40 avec une route sans encombre. La voiture est stationnée dans la vallée de Turtmanntal, à Grüben (1800 mètres d'altitude) dans le Canton du Valais, en Suisse.

 

Avant de partir, Vincent, encore tout guilleret, se recueille à l'église. Un couple allemand d'une cinquantaine d'années nous prend gentiment en photo devant le point de départ.

 

Nous démarrons à 11 heures par une belle journée. Nous montons à travers une belle forêt de pins. Vincent arpente durement la montée avec un sac avoisinant les 25 kilos, comblé de boîtes de conserves. Nous traversons un premier village accessible en voiture. Nous en croisons d'ailleurs plusieurs. Mickaël observe avec amusement un parasol "Buvez Coca-Cola" dans un des chalets. Plus tard, nous profitons d'une vue sur le Weisshorn et le Bishorn depuis un petit lac.

Pendant que Jean-Noël cherche le point focal, Vincent est abordé par deux suisses qui lui demandent "où se trouve le Dôme de Mischabel ?". Vincent répond à la question mais donne une réponse erronée ! Nous montons en direction de notre premier col, le Meidpass ( 2790 m .)


La descente vers Zinal est interminable. Mickaël, inlassable insatisfait, râle contre cette descente qui, selon lui, ne descend pas.

Vincent, qui traîne à l'arrière et s'arrête toutes les demi-heures pour boire, se dit montagnard contemplatif, ce qui nous empêchera d'arriver à destination et nous obligera à camper près d'une bergerie située à 2200 mètres d'altitude et à 1 heure 20 de marche de Zinal (photo ci-dessous).

 

 

 

Jean-Noël met un bon quart d'heure pour prendre cette photo qui restera dans les annales (espérons-le…). Pendant ce temps, Mickaël l'attend pour manger !

 

Nous sommes contents d'avoir de l'eau à proximité (source captée) mais celle-ci fait pas mal de bruit. Aussi, Mickaël et Jean-Noël avaient envisagé de poser la tente un peu plus loin dans un champ. Heureusement que nous y avons renoncé : à notre réveil, un troupeau de vaches est installé sur la parcelle initialement prévue pour notre camp.

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Dimanche 3 août

Etape 2 : Zinal - Les Haudères

 

Vallée de Zinal

Réveil à 5 heures 30 car nous devons absolument prendre la télécabine de 8 heures 15 à Zinal. Nous arrivons juste à temps pour prendre la télécabine qui nous emmène à 2438 mètres d'altitude en quelques minutes (au lieu de deux heures à pied...).

 

Dans le téléphérique que nous empruntons, un groupe de randonneurs commencent à leur tour cette magnifique randonnée alpestre programmée par une accompagnatrice en moyenne montagne

L'étape du jour est longue (+ 1100 m ; - 2200 m ). Nous montons à travers des pistes de ski pour atteindre le col de la Corne de Sorebois, avec une vue imprenable sur le lac de Moiry aux couleurs bleu-vert (photo ci-dessous).

 

Nous profitons d'une pause au barrage pour nous réapprovisionner en eau. Nous rencontrons un groupe, encadré par une accompagnatrice en montagne, qui effectue également le Tour du Cervin mais avec un portage moins conséquent que le nôtre car ils dorment en refuge tous les soirs.

 

 

 

Nous montons au lac des Autannes où le soleil joue avec nos nerfs pour une pause déjeuner et déjà pansement des pieds. Il est 12 heures 40.

 

Le ventre bien rempli, nous atteignons le col du Torrent ( 2916 m .) qui nous offre un point de vue splendide sur le massif des Dents Blanches et la vallée d'Arolla

Vue du

Col Torrent

 

Après cette courte pause, nous entamons une descente qui restera dans toutes nos mémoires par sa longueur inutile (dixit Mickaël le râleur). En effet, une large piste aux lacets invraisemblablement longs et à la déclinaison infime nous fait descendre très lentement.

Fort heureusement, nous arrivons à rejoindre un sentier qui nous mène à un premier petit village. Jean-Noël consulte un habitant pour connaître les arrêts de la navette Sion-Arolla qui passe par Les Haudères.

L'arrêt est juste à côté et la navette doit passer dans cinq minutes, extraordinaire ! Il est 17 heures 45. A 18 heures, surprise, nous remarquons une affichette informant les usagers qu'exceptionnellement le car ne passera pas à cet arrêt le 3 août pour cause de marché à La Sage (un petit village situé un peu plus bas). Déçus par tant de malchance, nous continuons notre descente jusqu'aux Haudères en traversant le fameux marché à l'air bien sympathique tout de même.

 

Enfin arrivés aux Haudères, Jean-Noël va consulter les horaires alors que Mickaël cherche désespérément Vincent perdu dans les rues des Haudères. Jean-Noël le retrouve finalement devant l'office de tourisme. Nous nous y renseignons sur le camping proche (4 étoiles ...) : les prix sont abordables mais il est complet !

Notre unique alternative est de trouver un lieu de bivouac que l'on choisira finalement en bordure de rivière et non loin du bourg car nous devons prendre la première navette pour Arolla demain matin à 7 heures 55. Nous espérons que personne ne viendra nous dire de déguerpir !

Il est 22 heures 30 et demain nous attaquons la haute montagne et ses glaciers en direction de l'Italie.

 

 

PS : un petit incident à signaler. Mickaël, au moment où nous repartions de l'arrêt de bus, est en train de "bidouiller" quelque chose avec sa ceinture de sac tout en avançant, heurte violemment un container en métal qui lui blesse la main. Pour se venger, il donne un méchant coup de pied à la poubelle qui ne bronche pas !!!

 

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Lundi 4 août

Etape 3 : Les Haudères - Prarayer

 

 

Lever, difficile, à 6 heures 20. Nous déjeunons puis Vincent décide d'aller visiter l'église des Haudères. Elle est ancienne et possède de beaux vitraux.

 

 

Pendant ce temps, Mickaël et Jean-Noël démontent la tente (nous n'avons pas eu de visite !) puis se rendent au village à la recherche d'une boulangerie. Nous rencontrons une charmante dame qui y va et se trouve être la boulangère elle-même. Parti lui acheter une baguette, Mickaël veut la payer en euros. Mais la boulangère n'accepte pas cette monnaie et lui donne gratuitement la baguette avec pour contrepartie l'envoi d'une carte postale de Zermatt.


Le bus postal arrive (en Suisse, la Poste assure également les transports interurbains). Le chauffeur de bus nous prie de monter et Mickaël veut une nouvelle fois payer en euros. Le chauffeur (très sympa) est d'accord mais rendra la monnaie en francs suisses sinon cela complique sa comptabilité. Mickaël rétorque que la Suisse n'a "qu'à faire partie de l'Union Européenne" ce qui simplifierait les choses ! Le chauffeur se marre...

 

Les bagages installés dans la soute, nous partons en direction d'Arolla. Après un trajet d'un quart d'heure, nous achetons des cartes postales et remplissons nos gourdes à une fontaine au débit particulièrement lent.

 

Nous commençons finalement à marcher vers 8 heures 30.

 

Nous montons progressivement en direction du Col Collon.

 

Seul fait notable de la montée : nous observons un aménagement impressionnant, de gros piliers de béton qui, vraisemblablement, soutiennent un pan de montagne fragile.

 

L'écroulement de ces blocs menacerait certainement l'exploitation hydroélectrique située en contrebas. Pour pallier à une éventuelle faiblesse des piliers, une vierge veille sur la montagne.

 

Après quelques pauses, nous voici dans l'univers minéral de la haute montagne. Nous montons sur le glacier par sa moraine centrale (pente modérée). Nous observons des bédières (torrents coulant sur le glacier), des moulins (trous par lesquels les bédières traversent le glacier) et des chevrons, également appelées lignes de Forbes, alternance de zones foncées et claires qui traduisent l'avancée du glacier.

 

Face au Mont Collon

Vincent devant Le Mont Collon

Nous mettons les crampons. Nous nous encordons pour remonter sur le glacier par le côté gauche. Juste avant, nous rencontrons un groupe parti faire le Tour du Cervin dans les mêmes conditions que nous. Nous partons ensemble vers le col qui en fait s'avérera ne pas être le bon. Nous nous sommes laissés induire en erreur par les cordées précédentes qui avaient sans doute un autre objectif : refuge des Bouquetins, cabane de Bertol ?

 

 

Nous rebroussons chemin pour remonter vers le col qui se trouve en fait sur la branche droite du glacier.

Nous nous déséquipons car nous arrivons sur une moraine avant d'entamer la montée finale vers le col. Nous perdons alors un temps précieux à remettre tout l'équipement. Il eut fallu simplement enlever les crampons. D'autant qu'il est tard et que des nuages menaçants commencent à gonfler au dessus de nos têtes (nous approchons de l'Italie et de ses orages). Nous franchissons une crevasse (commentaire à posteriori de Mickaël : "c'est cool", expression qui fera beaucoup rire Vincent). L'eau ruisselle sur le glacier en train de fondre. Nous sommes très attentifs à nos pas et à la qualité de l'accroche de nos crampons car nous entamons cette marche glacière en prenant le glacier de face. L'ascension est plus physique il est vrai mais nous avons une meilleure assise adhérence des crampons sur le glacier qui est « à vif » malgré la pellicule d'eau sous les crampons. Ce glacier fond énormément et c'est impressionnant.

 

Le Col Collon est notre premier col à plus de 3000 mètres. Il marque également la frontière italienne. Nous nous dépêchons d'entamer la descente, technique et douloureuse pour le dos de Vincent, vers Prarayer.

 

Nous effectuons une première petite pause près du refuge Collon (2818 m.) puis 20 minutes de descente, nous nous arrêtons enfin pour prendre notre pause déjeuner (il est 18 heures) !!

Après manger, nous réfléchissons à l'endroit où nous pourrons bivouaquer. Or, il n'y en a pas à moins d'une heure de marche. Nous repartons donc à 18 heures 30. Quelques gouttes nous accompagnent dès les premières minutes de descente puis se renforcent pour devenir ...

 

[Un éclair vient de nous surprendre en pleine écriture, pas le temps de finir l'histoire de cette journée. Nous rentrons rapidement les sacs dans les tentes.]

... une véritable averse.

Nous montons en quatrième vitesse la tente en commençant par la toile extérieure. Cela nous permet très vite de tout mettre à l'abri. Nous sommes sur un replat herbeux à 40 minutes de Prarayer.

Nous ressortons de la tente pour manger, le ciel s'est dégagé.

 

Le coucher de soleil est magnifique.

 

Suite à l'incident évoqué précédemment, nous passons un début de nuit agitée (nombreux éclairs et coups de tonnerre assez violents) puis nous endormons enfin.

 

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Mardi 5 août

Etape 4 : Prarayer – Breuil Cervinia

 

Lever à 6 heures 30. Le petit déjeuner est interrompu par deux chamois acrobates qui nous épatent. Nous pensons que l'un chassait l'autre de son territoire. Le premier traverse ardemment un vide d'au moins quatre mètres tandis que l'autre n'ose pas se lancer et nous regarde, en contrebas.

 

Après un brin de toilette dans le torrent, nous décollons à 8 heures 15 pour Prarayer. Au ravitaillement en eau, Jean-Noël peste contre son sac de couchage inondé (problème de poche à eau.

 

Nous arrivons au-dessus du magnifique lac de barrage. En route, nous croisons un groupe de cinq randonneurs qui se préparent à quitter leur bivouac. Nous les retrouverons à la fin de cette journée

 

Après être passé près du très beau refuge de Prarayer, nous nous arrêtons auprès des parisiens qui consultent leur carte pour la suite du périple

Le chemin trouvé, nous passons un charmant pont avant d'entamer la rude montée en direction du vallon de Valcounera (montée qui n'a pourtant strictement rien à voir avec ce qui nous attend dans les prochaines heures !).

Justement, le sentier suit fidèlement le ruisseau et serpente tout doucement.

Brusquement, il décide de tirer à gauche dans un tout droit éprouvant.

 

 

C'est une montée très rude équipée de mains courantes et de marches métalliques qui nous amène dans un pierrier de gros blocs. Enfin, après de dures souffrances, nous atteignons le Col de Valcounera à 3060 mètres d'altitude.

 

Juste un mot de la météo : ciel dégagé au départ suivi d'une dégradation orageuse dès midi puis ciel bâché. Temps lourd, sans vent et sans pluie le reste de la journée.

Nous avons fait toute la montée en compagnie du groupe précédemment évoqué. Au col, l'un d'eux se sent mal, hyperventile, à froid et sent des "fourmis" dans tout son corps, soit les premiers symptômes d'un MAM (mal aigu des montagnes). Ses collègues ne jugent pas nécessaire de venir à son aide et lui ordonne de descendre.

Vincent entame la descente en premier. Les vingt premiers mètres sont particulièrement délicats car excessivement pentus. Jean-Noël et Mickaël aident "Jean-Mi", puisque c'est son nom, à descendre tranquillement.

 

Nous nous arrêtons manger au refuge Perucca (2900 m.).

 

Vincent prend un thé chaud et demande à la gardienne s'il est possible de se ravitailler en eau pure et fraîche. Pourquoi pure ? Et bien, la gardienne (ne comprenant pas bien le français) répond à notre cher Vincent que l'eau de ce refuge est non potable ! Je rappelle que nous sommes à 2900 mètres d'altitude...

 

Selon nous, comme en Suisse, la vente de l'eau peut rapporter gros !

 

Vincent reprend la descente 10/15 minutes avant Mickaël et Jean-Noël. Nous passons près d'une belle cascade puis arrivons aux abords du Lac Cugnana. Vincent y fonce. Mickaël le rattrape de justesse car il part dans la mauvaise direction (encore une recommandation : ne jamais suivre les personnes précédentes, en l'occurrence le groupe de Paris, pourtant muni d'une carte au 1/25000ème !!!).


En vingt minutes, nous sommes au dernier col avant de plonger sur Breuil. Par un très joli sentier balcon, le Cervin nous apparaît enfin dans toute sa splendeur... ou presque car l'orage gronde et le sommet est encapuchonné de nuages menaçants. Nous voyons la station de Breuil au loin.

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Vincent, tout transpirant, décide de passer sa tête sous l'eau d'une fontaine en bois. Tout rafraîchi, il repart et nous finissons par arriver aux Perrières. Jean-Noël demande, en anglais, à une charmante italienne où se trouve l'arrêt de bus le plus proche. Le bus en question passe à 18 heures 30. Il est 17 heures 50 : direction la buvette !

 

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Un groupe de randonneurs nous demandent où se trouve l'arrêt de bus : il s'agit des campeurs randonneurs sous bâche rencontrés le matin même et qui font aussi le Tour du Cervin. Eux sont cinq : quatre marseillais et un grenoblois. Nous sommes donc trois groupes de français partis le même jour et du même lieu.

Le bus arrive finalement 18 heures 40 (on est pas en Suisse : pays de la ponctualité...) et nous dépose au centre de Breuil ou plutôt Breuil-Cervinia car cette belle petite station italienne s'est appropriée le Cervin au même titre que la ville de Chamonix s'est appropriée le Mont-Blanc. Jean-Noël court à l'office de tourisme pour connaître les disponibilités du camping, situé à deux kilomètres

Pas de chance, il ferme à 18 heures mais il fera

quand même une charmante rencontre dans les rues de Breuil. Vincent va se renseigner auprès d'un marchand de slips... euh de ski, Jean-Noël avait mal compris... pour connaître l'heure de départ du premier téléphérique (7 heures 15).


Nous décidons d'aller bivouaquer sur les hauteurs de Breuil. Nous recherchons un emplacement en compagnie des parisiens. Ceux-ci ont réussi à prendre la navette plus en aval malgré leur erreur de trajet. Les marseillais dorment à l'hôtel !!!

Il tonne depuis quelque temps, nous nous dépêchons et finissons par trouver notre emplacement (près du torrent et au-dessus du téléphérique).

 

 

Nous installons rapidement le campement. Mickaël prépare à manger (pâtes bolognaise et soupe minestrone). Jean-Noël sèche son sac de couchage. Vincent dort et ne répond plus aux questions.

Il est 22 heures 47, c'est trop tard pour Vincent car demain il a décidé de se lever tôt pour visiter Breuil et sa belle église. Bonne nuit sans orages (espérons-le) !

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Mercredi 6 août

Etape 5 : Breuil Cervinia- Zermatt

 

 

Réveil à 5 heures 30. Vincent part en tête visiter Breuil. L'église est fermée.

 

Nous nous donnons rendez-vous à 7 heures 15 devant la télécabine de Plan Maison qui nous mène au pied du Cervin. Vincent remonte vers le départ et appelle Mickaël qui était parti le chercher. Pendant ce temps, Jean-Noël, qui était parti aux toilettes, descend en sortant par une autre porte et manque Vincent et Mickaël : nous ne partons qu'à 7 heures 45 !

 

Le Cervin vu du pied des pistes de Breuil

 

La montée se fait sans encombre jusqu'au Col Théodule, point culminant du Tour à 3333 mètres d'altitude. Le parcours traverse les pistes de ski de Breuil : le paysage est vraiment abîmé. Le col nous offre par contre un panorama superbe entre Breithorn et Cervin.


Nous sommes accompagnés par un groupe de sept suisses dont les âges s'échelonnent de 60 à 72 ans ! L'un d'entre eux nous dit qu'il a gravi tous les 4000 mètres de Suisse soit plus d'une cinquantaine !

Nous passons devant le refuge Théodule, géré par le CAI (Club Alpin Italien).

Ils nous prennent en photo au Col Théodule et nous leur rendons la politesse.

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Nous nous équipons pour entamer la descente sur le glacier du Théodule. Le glacier n'est pas très beau car il est aménagé à outrance. Ainsi, une piste de ratrack traverse l'ensemble de la langue glaciaire.

 

 
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Nous bénéficions par contre d'une vue exceptionnelle sur le Cervin, le Mont Rose, le massif de Mischabel, le Liskamm, le Breithorn, le Weisshorn et le Bishorn.


Il est 12 heures 30, nous arrivons au téléphérique de Zermatt (ignoble : en chantier). L'arrivée est légèrement boueuse : Vincent glisse sur une plaque de glace.

Nous descendons ensuite vers Zermatt pour trouver un coin agréable pour déjeuner. Nous dénichons finalement un énorme rocher qui nous procure de l'ombre. Nous en profitons pour faire sécher notre linge, la corde, les sacs de couchage, ...

 

La descente vers Zermatt est splendide.

 

Ces quelques photos en montre un petit aperçu…

Au fond, Zermatt
 

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Le Cervin

 

Massif du Mont Rose

Un hameau au-dessus de Zermatt

 

Nous passons près d'une cascade impressionnante par son débit puis arrivons au village typique de Blatten. Jean-Noël prend le temps de prendre des photos. Mickaël et Vincent lors de la descente aperçoivent deux chevreuils, le mâle avec sa femelle. Puis, Mickaël et Vincent prennent alors l'embranchement à gauche en pensant que Jean-Noël les a vu. Ce n'est pas le cas ! Il se rend donc à Zermatt par un autre chemin et les attend à l'église comme convenu s'il y avait un souci. Pendant ce temps, Vincent et Mickaël réserve une place au camping. Lorsqu'il retrouve Jean-Noël à l'église, celui-ci, énervé, leur fait savoir que leur manque de patience lui a coûté une heure d'attente !

Sur ce, nous retournons au camping pour installer la tente et surtout, nous doucher !

Et, nous écrivons des cartes postales. Après le repas, nous partons nous balader dans les rues de Zermatt.

 

Zermatt

 

Mickaël veut appeler Soline mais sa carte de crédit ne fonctionne pas, ce qui l'énerve passablement (c'est pourtant une Eurocard !!!).

Nous nous offrons un pot sur une terrasse. Le crayon servant à écrire cette dernière ligne ne nous appartenant pas (c'est celui du bar, nommé "café du pont"), nous sommes obligés de nous arrêter là. D'ailleurs, la fatigue commence à nous envahir. Il est 22 heures 47 : il est temps d'aller se coucher. A nouveau, l'orage gronde...

 

PS 1 : A Zermatt, les voitures sont interdites et les véhicules (taxis, livraisons) sont électriques. Du camping, nous voyons soudain un motard qui se fait copieusement huer à l'aller comme au retour.

PS 2 : Nous avons oublié de signaler que, depuis le troisième jour, nous avons observé de très belles fleurs d'éboulis. Ce sont des épilobes de Fleischer (ou épilobes des moraines).

PS 3 : Zermatt est surplombé par une énorme croix blanche, illuminée la nuit ... drôle d'impression...

Un peu d'histoire….

C'était le 14 juillet 1865. L'Anglais Edward Whymper et ses compatriotes Charles Hudson, Lord Francis Douglas, Robert Douglas Hadow, accompagnés des guides Michel Croz, de Chamonix, Peter Taugwalder, père, et son fils, de Zermatt, sont les premiers hommes à fouler le sommet du Cervin. Edward Whymper et Jean-Antoine Carrel s'y étaient attaqués huit fois chacun, dont trois ensemble. Mais le jour même de sa conquête, au cours de la descente  à environ 100 mètres sous le sommet un faux-pas de Hadow entraîna dans sa chute Croz, Hudson et Douglas qui, après la rupture de l'unique corde qui liait le groupe, furent précipités sur le glacier en contrebas. Whymper et les deux Taugwalder furent indemnes.

 

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Jeudi 7 août

Etape 6 : Zermatt - Euröpahutte

 

Lever à 6 heures 30. Nous partons pour Zermatt après le petit déjeuner. Mickaël achète deux cartes pour ses parents et ceux de Soline, du pain (deux baguettes pour 4,20 francs suisses !) puis part téléphoner à Soline (une demi-heure) qui crève de chaud à Grenoble (+ 40°C !). Vincent et Jean-Noël vont au supermarché acheter des pommes, du fromage, et autres douceurs…

Vincent souhaite prendre une photo de l'intérieur de l'église catholique mais la messe matinale se déroule à ce moment là. En attendant, il discute avec un commerçant puis rentre dans l'église presque vide (photo ci-dessous).

 

 

Cette journée sera marquée par les douleurs qui, pour chacun d'entre nous, commencent à se faire sentir :

Mickaël : début de contracture derrière la cuisse droite

Jean-Noël : douleur au tendon d'Achille droit

Vincent : mal au dos et ampoules

 

Jean-Noël part à la pharmacie et achète du Voltarène pour calmer sa douleur. Il est 10 heures 15 lorsque nous décollons enfin du camping. Mickaël indique à Vincent le chemin et le nom du téléphérique. Vincent ne capte pas l'info et part en direction du centre ville. Après plusieurs minutes d'attente, Vincent retrouve la direction de la télécabine et nous montons, dans ce qui s'avère être en fait un funiculaire, en direction de Sunnega (2228 mètres).

Nous sortons pour découvrir une vue fabuleuse sur le Cervin. Nous commençons vraiment l'étape à 11 heures 15 ! Sur un sentier balcon très agréable et très fréquenté, nous traversons une belle forêt de mélèzes, accompagnée d'un panorama sur le Weisshorn et le Bishorn

Nous croisons des marcheurs de multiples nationalités. Comme nous ne savons jamais quelle langue parlent ces randonneurs, nous imposons notre "bonjour" français !

 

L'itinéraire passe à Täschalp, charmant petit village d'altitude (découvert trois semaines auparavant par Vincent et Jean-Noël).

 

 

Une pauvre vache s'étant prise les cornes dans un filet, Mickaël va en informer la propriétaire d'une auberge voisine. Entre temps, un hollandais courageux, ou inconscient, réussit à dégager la pauvre bête de sa fâcheuse posture.

Nous montons et Jean-Noël n'apprécie guère (arrêt pour reposer son tendon).

Ci-contre  : Vue sur le massif du Weisshorn

 

Le parcours est ensuite jalonné d'aménagements incroyables. En effet, à quatre reprises, nous passons dans des tunnels aménagés pour les randonneurs, avec panneau de signalisation !

 

 

Un aménagement impressionnant de plusieurs centaines de mètres de longueur !

Zone de Texte:
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Les quatre tunnels traversés ce jour-là !

 

Nous n'étions pas au bout de nos surprises car quelques kilomètres plus loin nous prenons une douche en passant sous une cascade (étonnant qu'ils n'aient pas construit de tunnel pour éviter d'être trempé !).

Rafraîchissant !

Nous avons eu deux problèmes importants à gérer aujourd'hui : l'eau et le lieu de bivouac. Pour le premier, nous croisons très peu de torrents sauf un, inaccessible car enfoncé profondément dans une gorge. Heureusement, un ruisselet nous sauve de la déshydratation.

Refuge d'Europahütte

 

Après être passé au refuge d'Europahütte géré par le CAS (Club Alpin Suisse) (intérieur magnifique avec couverts sur table !) niché dans la forêt de mélèzes, nous nous arrêtons, fatigués, 10 minutes plus loin sur le seul endroit à peu près plat (nom du lieu-dit : Miesboden). Nous campons près d'un couple qui effectue également le Tour du Cervin.

 

Nous sommes à 2280 mètres d'altitude face au sublime Weisshorn et à son glacier.

 

Nous sommes dominés par un glacier d'où s'échappe une résurgence de quelques dizaines de mètres plus bas.

 

A demain matin en espérant un beau lever de soleil et surtout un sommeil réparateur. Bonne nuit et bonne récupération.

 

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Vendredi 8 août –

Etape 7 : Europahütte - Jungen

 

 

Lever à 7 heures en même temps que le Weisshorn.

 

 

Nous partons en direction de Saint-Niklaus à 9 heures. La préparation a été un peu plus longue ce matin...

Pour le deuxième jour d'affilée, Mickaël porte toute la tente pour soulager Jean-Noël.

 

Nous passons un grand pont suspendu.

 

Nous nous ravitaillons en eau. Cette étape se caractérise par un parcours rocailleux (présence régulière de gros blocs, passages aériens avec mains-courantes, terrain escarpé).

Le balisage est toujours aussi irréprochable, il est même parfois excessif. Ainsi, nous relevons un pierrier marqué de 398 marques sur environ un kilomètre de traversée (record du monde ?) !

Nous nous arrêtons manger et nous retrouvons un groupe de suisses déjà rencontrés dans la matinée. Ils ont une soixantaine d'années, viennent de Montreux et Lausanne, et surtout, sont particulièrement sympathiques. Ils nous prennent en photo devant de la statue de Saint-Bernard - patron des sauveteurs - et les Alpes vaudoises (Bietschorn).

L'un d'entre eux nous montre sur sa carte du Tour du Mont Rose ses précédentes ascensions (le Zinalrothorn et d'autres sommets des environs de Zermatt). Le lendemain, ils partent monter le Weismiss, dit "le 4000 des dames" nous précise-t-il, car c'est un 4000 facile, avec seulement un peu d'escalade facile (massif des Mischabel).

 

Après manger et avoir attrapé chaud (il fait très chaud), nous entamons une descente raide et technique vers Gasenried.

Une pause rafraîchissante en compagnie de nos amis suisses puis nous repartons et croisons une jolie chapelle, que Vincent visite, évidemment.

La descente sur Saint-Niklaus nous permet d'admirer de beaux séchoirs à foin. Nous arrivons à 17 heures 30.


 

Nous partons à la recherche d'une épicerie pour notre dernier ravitaillement. Se pose alors un problème de monnaie et de langue avec la gestionnaire des lieux. Mickaël et Jean-Noël partent pour la Poste qui est fermée. Nous achetons nos billets pour le téléphérique dont la gare est toute proche. La monnaie est rendue en francs suisses : sauvés !

 

Nous avons un peu de temps avant le prochain départ. Nous en profitons pour visiter le village et son église. Cette dernière est très contemporaine. Le cimetière est plutôt joli (très fleuri).

 

A 18 heures 50, nous nous élevons à 2000 mètres pour le village de Jungen où nous installerons la tente pour notre dernière nuit. Durant la montée, Jean-Noël s'inquiète car les bâtons lui semblent posés avec peu de stabilité sur le bord de la cabine...

 

 

 

Le site est magnifique. Nous bénéficions d'une vue panoramique sur la plaine, le glacier d'Aletsch (le plus long d'Europe), Grächen, le Dôme de Mischabel et le Nadelhorn (ascension de Jean-Noël en 1999), le glacier du Biergerhorn, la vallée de Mattertal dominée par les sommets Castor et Pollux, le Breithorn, le Petit Cervin ("Klein Matterhorn"), le Col Théodule et enfin le Weisshorn et le Bishorn à droite.

 

En cette soirée un peu nuageuse, nous espérons que le spectacle au lever du soleil (nous nous levons demain matin à 6 heures 15) sera à la hauteur ces majestueux "4000" qui nous environnent.

 

 

A demain pour l'ultime étape du parcours, 6 heures de marche par l'Augstbordpass.

 

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Samedi 9 août

Etape 8 : Jungen - Grüben

 

Lever à 6 heures 15. Le lever de soleil répond à nos attentes ! Le panorama est immense, la journée s'annonce merveilleuse de pureté et de sérénité.

 

 

Nous partons en direction de l'Augstbordpass (2894 mètres).

 

Nous commençons par traverser le village de Jungen, très pittoresque (ci-contre).

Nous sommes dépassés par le groupe de marseillais qui file à vive allure après s'être trompés un temps de chemin. La montée vers le col est tranquille, entre cailloux et alpages. Quelques moutons cherchent de l'ombre sous un gros rocher.

Au col, nous sommes pris en photo par un suisse allemand, face au Meidpass, notre premier col.

 

A l'Augstbordpass

Il fait particulièrement frais car le col est très venté : nous nous dépêchons de mettre derrière nous l'ultime montée à 11 heures 15.

 

Vue de l'Augstbordpass

Après une traversée des alpages, occupés par de très belles vaches noires d'Hérens (nous passons tout près du bivouac de Jean-Noël et Vincent, trois semaines plus tôt), nous mangeons le long d'une bergerie (seul endroit ombragé du secteur).

 

Nous descendons à travers une forêt de mélèzes avant de rejoindre enfin notre point de départ : Grüben !!!

Nous avions décidés de boucler notre périple en nous faisant prendre en photo devant le poteau indicateur du départ après la dernière visite de Vincent à la belle petite chapelle de Grüben.

 

Il est 14 heures 25, soit un circuit bouclé en 7 jours, 3 heures et 25 minutes pour 220 kilomètres parcourus.

 

Post-Scriptum

 

De retour à Sallanches sous une chaleur torride, pour finir cette belle semaine en beauté et après avoir délecté la montagne dans toute sa splendeur, dans les Alpes Suisses, nous nous offrons un resto ! Nous dévorons une tartiflette (même chose pour tout le monde, normal…) !

 

A l'an prochain pour de nouvelles aventures sur d'autres sentiers de montagnes !!!